A Bout
de
Nicolas VINYES
Mise en scène
Parelle GERVASONI
Avec 2 comédiens
Jules BODIN
Nicolas LYAN
Durée
1h20
Inspiré de la vie de Jacques Mesrine
Un homme est assis. Il s'appelle Jacques.
Enfermé entre quatre mur, sa pensée essaye de s'évader.
Il se remémore les braquages, la violence, les femmes, l'enfant qu'il était.
Tout ça l’enivre. De souvenir en souvenir, voilà qu'il rejoue sa vie.
Note de mise en scène
Jacques n’entend plus comme les autres. Ou ne veut plus entendre ces voix moralisatrices, cette voie toute tracée qu’il n’a jamais pu emprunter. Ce refrain chanté à l’unisson a toujours sonné faux dans son oreille. Un autre son persiste pourtant, le chant d’un oiseau, celui d’un innocent qu’il aurait dû épargner. A bout suit les souvenirs de Jacques, réminiscences tout aussi sélectives que son oreille : la mise en scène explorera cet écart entre les perceptions sensorielles, le souvenir et la réalité d’un personnage perdu entre ces trois voix intérieures.
La pièce dessine les traits d’un marginal qui a choisi la violence comme moteur – ou peut-être la violence l’a-t-elle choisi, corrigerait-il. Guido a beau ausculter et interroger la réalité de Jacques, ce dernier impose sa perception du monde, sa propre éthique et l’idéalisation de sa propre histoire. Celle d’un hors-la-loi doté d’une violence inouïe, celle d’un marginal, d’un anti-héros qui fascine. « Gamin, vous me demandiez "Tu veux faire quoi plus tard ?" et, aussi loin que je me souvienne, je répondais "Truand". » La pièce nous plonge dans l’esprit d’un homme complexe qui, entre quatre murs, tente de s’évader par son imagination. C’est pourtant dans ce rêve d’enfant jouant au méchant qu’il reste piégé : ainsi, d’une scène à l’autre, Jacques et Guido, sorte d’ami imaginaire, s’exercent au jeu de rôle pour passer d’un souvenir à l’autre, d’une réalité – redessinée – à une autre.
Ces deux grands enfants jouant aux gangsters à partir de rien, prennent la carabine comme un simple jouet, plongent Jacques dans des images de conte et font apparaître les rares silhouettes féminines incarnées par un mannequin désarticulé. L’espace servira l’imagination en tant qu’espace de jeu et d’écriture où tout peut être écrit, réécrit, inventé à partir de rien. De même que l’auteur d’A bout s’est détaché des pages autobiographiques de L’Instinct de mort, l’espace scénique offre une page blanche à ce personnage aux traits flous d’un Jacques – Mesrine ou non – pour laisser la place à l’homme brutal mais attachant, au père qui a tenté en vain de rentrer dans les rangs et à l’enfant piégé dans son propre jeu.
L’écriture de cette pièce appelle une agilité de la part des comédiens passant d’un personnage à un autre, du souvenir à la remise en question de la réalité. Guido (ou cette voix intérieure qui devrait être le seul à ne pas le trahir) sera le point d’appui du spectateur, un personnage tiraillé entre une fidélité à Jacques et celle à la réalité. Un personnage qui guidera Jacques et l’aidera à venir à bout de ses zones d’ombres, à bout de sa violence ravageuse en contradiction avec sa propre loi, celle de ne jamais s’en prendre à un innocent.
Parelle GERVASONI
mars 2018
PRODUCTION
Cie Belle Ivresse
Avec le soutien de la Communauté de commune Comtal, Lot et Truyère (12), la ville de Clermont-Ferrand et la Cour des Trois Coquins (63)
RÉSIDENCES
du 23 au 27 octobre 2017 à la chapelle des Pénitents,
Saint Côme d’Olt (12)
du 17 au 28 septembre 2018 à l’espace multiculturel de
Le Nayrac (12)
du 12 au 15 novembre 2019 à la Cour des Trois Coquins
Sortie de résidence le 29 septembre 2018 à l’espace
multiculturel de Le Nayrac (12)
DIFFUSION
15 et 17 novembre 2019 à la Cour des Trois Coquins (63)
PRESSES
Midi-Libre
Centre Presse Espalion
Bulletin d’Espalion
La Montagne